LE CORPS QUE L’ON EST YOGA ET CORPORALITE

tigre
« Un tigre sans sa peau, quel genre de tigre sera-t-il ?
Tchouang tseu *

Conscience Corporelle, Perception, et Primat de la Biologie

Notre corps est notre première priorité, car nous sommes ce Corps ! *
Dans son prolongement il est possible pour commencer, de développer par les techniques du Yoga, la respiration, les facultés de détente, la concentration. Partant de là il est possible d’optimiser nos aptitudes, notre conscience corporelle, nos facultés de perception. D’une manière générale et plus en profondeur, la conscience de soi.

D’autre part, prenant à contrepied certaines dérives actuelles dans l’enseignement et l’apprentissage du Yoga*, Il est bon de rappeler que le Yoga n’est pas une fin en soi. Sans pour autant être réducteur l’on peut dire qu’il est un moyen, un outil. Lorsque le moyen devient une finalité, il y a perversion de l’outil et dérive vers une idéologie. Le Yoga n’est pas une idéologie.
Que penserions-nous d’un ébéniste qui consacrerait son temps à l’affûtage et à la contemplation de son ciseau à bois ? (Même si l’affûtage de l’outil est important, la vocation de l’ébéniste est la fabrication de meubles.)

La plupart des idéologies sont en voie d’obsolescence, plus ou moins remplacées par une prolifération de sectes extravagantes. Ce que j’appelle « la Corporalité », Le « corps conscient »[1] doit redevenir notre première référence. Pragmatisme et empirisme obligent, face au développement croissant d’abstractions et d’égarements de toutes sortes, il sera un repère concret, et vital. L’une des premières conséquences sera une meilleure communication avec soi-même et avec les autres. Nous allons devoir reconsidérer ce que nous sommes en train de reléguer, le Primat de la biologie, notre rapport « au Vivant » et la perception que l’on en a.

Avec les progrès de la biologie et de la médecine (cellules souches, nanotechnologies, techniques de greffes de plus en plus sophistiquées etc.), dans cet autre domaine, la société marchande ne s’y trompe pas qui annonce déjà l’avènement du marché du corps[2]. Mais, ce Corps  bien plus que le meilleur véhicule dont nous ne pourrons jamais disposer, ne peut sous peine de perdre encore plus notre humanité, être réduit à une valeur marchande.

A nous de faire en sorte que notre « Capital santé » ne dérive un peu plus vers la marchandisation de nous-même.

[1] Au-delà du « Corps image »
[2] L’avènement du corps : Hervé Juvin. Gallimard

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