Bienheureux dans l’avenir : Les Tomorrowers

Bienheureux dans l’avenir : Les « Tomorrowers » [1] 

Indigènes d’un monde nouveau.

                                                            

 

L’essentiel est moins de prévoir l’avenir, que de le rendre possible.  A. De Saint Exupéry

Au temps de Christophe Colomb, La quête du nouveau monde, se faisait dans un contexte de forts contenus et potentiels humains. Elle visait la découverte, et l’appropriation de terres nouvelles, par des conquêtes physiques et concrètes, qui s’inscrivaient dans le temps long. 

Les projets de conquêtes actuels, soumis à la prégnance du virtuel, pulsés par la loi de la vitesse, exercent une fascination croissante. Faisant quid du présent, ils sont tournés trop systématiquement, vers l’avenir. Même si des applications pratiques à forts contenus technologiques, peuvent en découler. Surtout faits d’abstractions, ils contribuent à la déshumanisation, en déléguant la Vie réelle et le Présent, à L’Intelligence Artificielle, aux Technosciences, et à l’avenir, pour l’avènement d’un prétendu ‘’Monde nouveau’’. C.S

Essai sur le temps qualitatif. [2]

     

Qu’est-ce que le temps ? Si personne ne me le demande, je le sais, mais si je veux l’expliquer à qui me le demande, je ne le sais plus… Saint Augustin.  Géophysiciens, Astrophysiciens,  et chercheurs de haut niveau ne le savent pas d’avantage…

 

Une foule d’informations et de signaux de diverses origines, médiatiques ou autres, incitent de manière prégnante, à vivre dans ‘’l’à-venir’’,  diluent et altèrent le présent.

Malgré la prise de conscience tardive des impératifs écologiques, et des situations géopolitiques, (Comme et entre autres, les divers problèmes récurrents posés par les réfugiés politiques ou climatiques) Alors que le système économique nous incite à consommer abondamment, des restrictions et orientations différentes dans nos comportements de consommateurs insatiables sont nécessaires. Parallèlement, en nous invitant à vivre dans le futur, (Ce sera mieux plus tard..) , un mieux vivre « demain » prend le pas sur un bien vivre « aujourd’hui » !

Déjà, se développent divers fantasmes comme coloniser des planètes lointaines… Quand bien même se serait réalisables, et alors…Pour le tourisme spatial ? (Space X) La fabrication des voitures électriques (Tesla) ou Voitures autonomes pour éviter de conduire ? (projet bientôt rendu obsolète par les taxis volants) l’accès à ‘’la Vie Sans fin’’… par le remplacement possible de toutes les parties du corps ? Et (ou) le fonctionnement cérébral augmenté par des implants connectés ? (Neuralink). (SpaceX-Tesla-Neuralink, sont des entreprises et centres de recherches, créés par le Tycoon Elon Musk)

Divers courants actuels, démultipliés par les réseaux sociaux, sont à l’œuvre. Ils se référent sans cesse à L’I.A,  non ‘’aux promesses de l’aube’’… mais du futur. Ces entités tenantes de l’hyper modernité, de la nouveauté, de la robotique, et… du jeunisme, en direction des masses, interfèrent insidieusement dans les comportements humains. En tête du défilé du 14 juillet 2019, sur les Champs Elisées, robots et drones sont en première ligne !

Les conséquences sur les comportements d’une grande partie de la population, obnubilée par « la nouveauté et les techno-sciences » font que les comportements s’uniformisent, et se robotisent. Ils conduisent ainsi à un déficit de réflexion et à une standardisation des « réponses ». Ces réponses sont répliquées dans divers domaines, comme en médecine, [3]  par et pour des consommateurs passifs, conditionnés, devenus addictifs à toutes sortes de produits nouveaux, de gadgets inutiles, et de loisirs… [4]

Les cris des écologistes dénonçant l’emballement du changement climatique et la disparition croissante de la biodiversité, se font de plus en plus pressants. Mais à quoi bon se soucier de l’importance actuelle, du vivant, et du présent. Bon nombre de gens pensent maintenant, qu’il est trop tard. Nous entrons dans une relégation du passé, et acceptons passivement cette partition artificielle, qui oppose le Monde nouveau, à L’ancien Monde pourtant détenteur de toutes sortes de richesses, de savoirs expérimentaux et de Cultures.

Plus de cinquante années parcourues dans divers domaines d’activités et d’applications, en particulier avec l’étude, la pratique et l’enseignement du YOGA et du ZEN, m’ont permis exploration et appréciation des situations, des comportements humains, et de l’évolution de la société.

Sans rejeter systématiquement tous projets, orientations, et directions [5] vers l’avenir  il est urgent de retrouver un équilibre en réintégrant dans nos vies, l’importance du présent, et le primat du « Vivant » pour ne pas se « diluer » et se perdre dans le futur. [6] C’est ce que j’appelle le temps qualitatif, par : La pleine présence dans l’instant ! [7]

Conscience de soi, du Présent, et Sensibilité écologique, peuvent également s’acquérir et se développer par l’apprentissage et la pratique du YOGA. [8] Une synergie et association est également possible avec la méditation ZEN.

 

Bienvenue aux « Here-and-Nowers »!

 

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Sensei Taisen Deshimaru en Zazen [9]

 

 

Seuls ceux capables de vivre pleinement le présent, Pourront avoir un avenir. 

 

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Clin d’œil à la biodiversité : Le Zunzuncito Colibri abeille,  plus petit colibri au monde, vit à Cuba.
 

 

[1] Tomorrowers : Nouveau concept, lancé récemment par une école de commerce. L’objectif étant plutôt « Ceux qui investissent dans l’avenir, qui croient en l’avenir, qui sont promoteurs, Startupers, etc…. »  Et qui de toute manière restent canalisés vers l’avenir !

[2] Qu’est-ce que le temps qualitatif ? : La pleine présence dans l’instant! (Ou La plénitude de l’instant.) S’engager totalement dans l’action que l’on mène. ‘’Toute tache exécutée avec concentration et ardeur, peut amener l’individu à un niveau de conscience élevé, correspondant à ‘’l’état de Yoga.’’ Fabriquer un meuble, soigner quelqu’un, faire de la musique, de la cuisine, tondre une pelouse, etc… (Ou encore, des choses ordinaires pouvant être vécues ainsi de façon extraordinaire) Tout ceci mis à part quelques artistes, sportifs, ou chercheurs de haut niveau, semble en passe de se diluer et de se perdre. Ce qui manque pour entrer dans « le temps qualitatif », est  ‘’la Corporalité » (la Conscience que nous avons de notre Corps,) et la Vitalité !

[3] Comme en médecine, « le syndrome des habits neufs de l’empereur.. » Notre interprétation de ce que l’on voit, dépend beaucoup de ce que l’on s’attend à trouver. Par exemple en radiologie.

[4] « Le loisir qui se veut distraction a encore moins de sens que son travail » A. Keyserling (Le dépassement de la conscience dialectique.)

[5]  Un utopiste, c’est quelqu’un qui a une étoile. Il sait qu’il n’atteindra probablement jamais l’étoile, mais au moins,  il a une direction. Albert Jacquard

[6] Voir : Etude de la Viabilité du monde occidental dans une vision organique du monde.  Cette partition artificielle qui s’accentue entre ancien Monde et monde nouveau, est une ineptie. Concernant le Vivant et le temps, nous sommes dans un « Continuum »…

[7] Également : la Plénitude de l’instant.

[8] Un Yoga dans le respect de ses bases et de la tradition, libéré de ses vestiges mythiques. Quant aux développements tous azimuts, des Yogas « Fast Food », « Yoga Drive »,  ou « Yoga Fitness », qui prolifèrent actuellement, inutile d’en parler… Juste les derniers gadgets tendance.

[9] La graine est venue de l’Inde, en chine elle a donné une fleur, et au japon elle a donné un fruit. J’ai apporté ce fruit aux européens pour qu’ils puissent le manger !  « Taisen Deshimaru Sensei »  /  Zazen : Za s’asseoir, Zen méditation. Méditation en assise. Se reporter également dans la partie articles du site, Spiritualité et Religion – « Trois mises en résonnances vers la spiritualité ».

 

        

 

Randonnées urbaines et conscience corporelle

Le Corps et la Ville.

Randonnées Urbaines et Conscience Corporelle…

Rencontres de « Cœur et de Corps », dans la Ville.

 

Dans les rues de la ville il y a mon amour. Peu importe où il va dans le temps divisé.

Il n’est plus mon amour, chacun peut lui parler. Il ne se souvient plus; qui au juste l’aima? Il cherche son pareil dans le vœu des regards. L’espace qu’il parcourt est ma fidélité. Il dessine l’espoir et léger l’éconduit. Il est prépondérant sans qu’il y prenne part.

Je vis au fond de lui comme une épave heureuse. A son insu, ma solitude est son trésor. Dans le grand méridien où s’inscrit son essor, ma liberté le creuse. Dans les rues de la ville il y a mon amour. Peu importe où il va dans le temps divisé. Il n’est plus mon amour, chacun peut lui parler. Il ne se souvient plus; qui au juste l’aima et l’éclaire de loin pour qu’il ne tombe pas?

René Char Allégeance Extrait : « Eloge d’une soupçonnée », Poésie/Gallimard
 

Evolution de la Ville, évolutions dans la Ville.

Le temps divisé mais aussi l’espace urbain divisé

« Dans les rues de la ville » : «Or ce schéma baudelairien a perdu de sa force, en même temps que s’épuisait la modernité et que la ville elle-même se trouvait absorbée et défaite en mégapole, réseau, banlieues : La combinatoire et l’interconnexion y prenant le pas sur la dialectique, la saturation des signaux et la bousculade des corps y occultant la lisibilité des signes et des figures. Dans l’horizon contemporain, le bavardage du village global recouvre les bruits et les voix de la ville. Indéfiniment distendue, elle ne donne plus l’échelle ni le plan de l’humaine condition. »

« Aussi la formule dans les rues de la ville, si elle a pu évoquer un espace de modernité peu ou prou aventureuse, tout opposée aux paysages de la nature, est-elle à son tour devenue désuète. La logique circulatoire ne passe plus forcément par-là : elle tourne plutôt autour de la ville, par-dessus ou par-dessous.

On y fait l’économie de la rue et l’on accède directement du parking souterrain au centre commercial. La rue elle-même cède la place aux grands axes véhiculaires, et aux cheminements obligés et fonctionnels dans des espaces types, des espaces prothèses : voie piétonne, couloir cycliste, galerie marchande, avec animation obligées, semaines commerciales et vasques fleuries tout l’été de cascades de géraniums roses à fleurs doubles… itinéraires chichiteux, ou le flâneur ni l’imprévisible n’ont plus leur place puisque tout y est à la fois « mignon », convenu, préconçu, déjà vu et indéfiniment reproductible et transportable… ailleurs. C’est le modèle Decaux de la cité moderne… //

« Dans les rues de la ville disait-on. Mais y a–t-il encore des rues quand ainsi prolifèrent les « circuits intégrés » et quand la ville elle-même se parcellise et se sectorise, de moins en moins corps et de plus en plus mosaïque, de moins en moins un organisme, et de plus en plus une machine ».        Jean Michel Maulpoix

 

 

Diogène cherchant un homme

Van Everdingen. Diogène cherchant un homme

 

Du Superficiel et du Virtuel au « Présentiel » En ville…

Conscience corporelle, conscience de soi, conscience de l’autre.

Lorsque je vois les gens dans la rue, à quelques exceptions près, je les trouve  »comme enfermés » dans leurs sacs de fringues et de peau… [1] Sans parler de cette jeune fille croisée récemment à Pau rue Serviez téléphonant d’une main, cigarette allumée dans l’autre qui m’a touchée avec sa cendre brûlante sans même s’en rendre compte. Vapoteurs, vapoteuses, connectés et « branchés », (Je vapote donc je suis ! ) fiers de vos petits nuages élégants, soyez les bienvenus.

Une autre fois dans le joli parc de la Villa Ridgway, un jeune homme assis sur un banc écouteurs vissés sur les oreilles, yeux rivés sur l’écran de son smartphone, coupé de son environnement et insensible à la beauté du lieu. Digital intox !

Ou bien encore, sur les berges du gave, cette joggeuse walkmanisée robot trotteur, isolée dans sa « zizique », imperméable au « chant du monde » et aux autres. Les nouvelles tribus des « enfermés dehors » ?                             D’une façon générale, cette non conscience de soi et de l’environnement, est aussi responsable des papiers et déchets en tout genre jetés dans les rues et les parcs (Kleenex, btes de Pizza éventrées, canettes de bière ou de Coca, mégots …)

Revenant au « présentiel » et au relationnel, ne plus avoir peur du regard de ‘’l’autre’’. Sortir du conditionnement des conversations ou échanges virtuels par écran interposé du « monde Facebooké », pour retrouver le plaisir de dire simplement bonjour avec un sourire. Ceci ne pouvant se faire tant par une éducation appropriée que par une prise de conscience de chacun. Bien peu par des injonctions extérieures, car décrété, « Le vivre ensemble, devient le nom de code de l’incivilité ». [2]

L’expérience consciente du corps développe la confiance en soi et l’empathie. L’image du corps cessant d’être prégnante, d’autres possibilités de dialogues peuvent s’ouvrir. Réapprendre à marcher en ville, tranquillement, regardant autour de soi avec bienveillance peut être un point de départ. L’expérience bénéfique de se parler un moment dans un esprit d’ouverture quand on « le sent », comme on le ressent…

Dans ces déambulations urbaines, il arrive au fil de rencontres,[3] d’échanger spontanément dans divers registres,    avec des passants, et partager aussi quelques éclats de rire.. Eloge de la surprise et de l’inattendu !

 

 [1] Comparativement avec les comportements naturels des cubaines ou des cubains des rues, boutiques, et marchés de la Havane, dans leur manière de se vêtir et de bouger, le vêtement n’accompagne habituellement, que les mouvements sensuels,de corps libres et vivants…  Au début d’un premier cours que j’ai pu commencer à donner à La Havane il y a une dizaine d’années, j’ai déclaré aux cubaines et cubains surpris,que Cuba était le Pays des Corps. (J’ai développé ce thème dans un texte «Cuba Humanité vivante et Précarité heureuse ») Concernant la précarité heureuse, que le Yoga était également : « Art » de faire plus avec moins.
 
[2] Alain Finkielkraut.
[3] Voyager, c’est être infidèle. Soyez-le sans remords; oubliez vos amis avec des inconnus. Paul Morand
 

 

 

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Villa Ridgway

 

Marche et YOGA

« Si le bonheur est dans la marche il est surtout dans la façon de marcher. Il y a une façon de marcher qui fait de nous des touristes. Une façon de marcher qui fait de nous des randonneurs, une façon de marcher qui fait de nous des pèlerins.

Il ne s’agit pas d’opposer l’un à l’autre. Marcher comme un touriste c’est peut-être marcher sur l’écorce, l’écorce de la terre. Marcher comme un randonneur c’est connaître la sève de ce monde, entrer dans cette sève, ce mouvement, dans cette énergie même de l’univers et revenir le soir avec les senteurs de la nature, les sons de la forêt, la beauté des paysages. Marcher comme un pèlerin, c’est marcher avec le souffle qui donne vie à la sève, Avec ce qui nous anime et nous permet de nous tenir droit dans la lumière. » [1]

La marche n’est pas une simple thérapeutique, Mais une activité poétique qui peut guérir le monde de ses mots. [2] 

Seules les pensées qu’on a en marchant valent quelque chose. [3]

 

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 Le marcheur n’a pas de chemin, Le chemin se fait en marchant. [4]

 

 

[1]   Jean Yves Leloup

[2]  Bruce Chatwin écrivain voyageur.

[3]  Nietzsche

[4]  Antonio Machado

 

 

Un Jardin « extraordinaire »… Le Jardin de Kofu

 

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Marcher lentement, savoir s’arrêter, contempler…

 

Situé à proximité du square Besson, ce jardin japonais inauguré le 27 septembre 2005 par Masanobu Miyajima maire de Kofu, et l’ancien maire de Pau André Labarrère, invite au recueillement et à la contemplation. La cascade qui desservait et animait le petit cours d’eau a été rétablie et contribue à une énergétique du lieu. Sous les grands séquoias majestueux, les pierres dressées entourées d’azalées, érables et autres arbustes, assurent une continuité… [1]

En oct. 2015 – En présence de Yuichi Higuchi, nouveau maire de Kofu, et de François Bayrou, maire de Pau, a été planté un Sakura [2] (cerisier japonais) pour commémorer les 40 ans du jumelage avec la ville japonaise de Kofu.

 

 

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[1] l’ajout récent, d’une petite structure en bambou, sert de support à un Haïku en en rappelant une définition assez juste. Mais, à proximité, en continuant la marche, dommage cet excès d’informations-étiquetages-Haïkus, car sur d’autres supports en ardoise, au pied de quelques arbustes et du Sakura (planté par Izumi San)… Intrusion excessive du « Verbal » dans le domaine de la perception, et du recueillement qui est l’ambiance habituelle du jardin japonais… C.S

[2]  Le Sakura ne donne lors de la floraison,  que sa beauté. Les fleurs ne donnent pas de fruits, symbolisant ainsi le détachement, l’action désintéressée. Le « mu-shoto-Ku »  (dans le Zen Soto)

 

Quatre concepts de l’esthétique japonaise,  pour une perception qualitative du monde, et vivre pleinement l’instant présent.

 

De l’art du Thé, à l’Ikebana, l’art des Haïkus, en passant par différentes pratiques et philosophies sous-tendues par le Shinto, le Taoïsme, et le Bouddhisme Zen, et sans oublier les divers arts martiaux, la culture japonaise est fascinante. Cette culture très riche, est profondément ancrée dans des traditions millénaires, mais repousse sans cesse les limites grâce au progrès technologique.  Plusieurs concepts de l’esthétique japonaise font partie intégrante de notre vie quotidienne.

Wabi-Sabi : Wabi fait référence à ce qui est éphémère et sabi désigne la beauté de la patine naturelle et du vieillissement. Au fil du temps, ces deux termes se sont réunis dans l’expression Wabi-sabi qui désigne l’acceptation de la fugacité et de l’imperfection du monde matériel et la capacité à en apprécier la beauté. Cela semble bien loin de l’obsession occidentale pour la jeunesse et la perfection. Wabi–sabi incarne la beauté de ce qui est simple, naturel, subtile et imparfait et qui échappe aux conventions.

Yugen : c’est le plus ineffable de tous les concepts de l’esthétique japonaise, mais il n’en est pas moins présent dans notre vie de tous les jours. Le mot Yugen (d’origine chinoise) signifie « mystérieux ». Derrière lui se cache le charme subtil ou la beauté profonde des choses. Pour illustrer ce concept, les poètes Yugen utilisent des images de la nature pour exprimer métaphoriquement ce qui peut être dit mais ne l’est pas : « Regarder le soleil se coucher derrière une colline en fleurs. Errer dans une immense forêt sans penser au retour. Se tenir sur la plage et regarder un bateau disparaître derrière des îles lointaines. Contempler le vol des oies sauvages qui apparaissent et disparaissent derrière les nuages. Et les ombres subtiles du bambou sur le bambou. » Zeami Motokiyo

Mono no aware : « l’empathie envers les choses » est un autre concept complexe de l’esthétique japonaise qui fait référence à la beauté de l’éphémère. La fugacité de tout ce qui nous entoure est une cause de tristesse, mais qui nous aide à prendre conscience que nous sommes vivants. C’est une fois encore la nature qui illustre le mieux cette idée, notamment la floraison des sakuras (cerisiers du Japon) aussi appelée « hanami », l’une des plus célèbres fêtes japonaises. Les fleurs de cerisier ne sont pas plus belles que celles des poiriers ou des pommiers, mais elles sont plus appréciées en raison de leur caractère éphémère (elles ne durent en effet généralement qu’une semaine). C’est précisément l’évanescence de leur beauté qui évoque le sentiment mélancolique de mono no aware chez celui qui les contemple.

Sabi-Wabi, Yugen-Aware (Autre interprétation simplifiée, selon K. White – « La figure du dehors ») Sabi : Tranquillité, solitude. Wabi : Sans prétention, désencombré. Yugen : Sensation profonde des choses. Aware : Sens d’unité indéfinie…

 

 

« Si le grand givre, n’a pas mordu les branches, comment les fleurs de prunier peuvent-elle être odorantes … »     Kenneth White, prose pour le col de Marie Blanque… 

 

FLEURSDEPRUNIER

 

 

Thé et YOGA

Relation Thé et Yoga.

Une Complémentarité.

Boire du Thé peut être un art subtil de développer notre perception du monde et de la beauté. [1] La pratique du Yoga permet également d’aiguiser nos sens.

Le Yoga, comme le thé dans la tradition du « Chanoyu » est une économie et une précision de gestes et de mouvements qui nous relient à l’instant présent.

Thé et Yoga augmentent la vigilance, l’acuité de notre conscience, et améliorent notre santé. Il y a complémentarité.

Prendre le thé, c’est « prendre le temps ». Ce temps que nous n’aurons jamais si nous ne décidons pas de le prendre. C’est donc également l’art devenu difficile de « s’arrêter » Dans notre monde bruyant et agité régi par la tyrannie de la vitesse.

Thé et Yoga n’opposent pas méditation et action, ils les conjuguent et les affinent. Faire une pause, se détendre, n’est pas une fin en soi, mais permet de mieux Controller « l’état de marche ».

Le thé, est l’art de la simplicité. Le Yoga est aussi art de se désencombrer pour aller à l’essentiel. [2]

C.S

 

 

[1] Okakura Kakuzo : Le livre du Thé.

[2] Claude Sanson  :  « Thé et Yoga » au stade Blanchard (CE-Total) réalisé avec la participation de « L’Amateur de thé » et d’Izumi San maître de thé et musicienne (Koto),  Le 16 septembre 2010.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Objectifs de ce site

 
« Le mental intuitif est un don sacré, le mental rationnel un serviteur fidèle. Nous avons créé une société qui honore le serviteur, et a oublié le don » Albert Einstein [1]
[1] L’intuition est liée à la perception, et à la corporalité.

 

« L’absence de recherche au sein de la recherche, la recherche au sein de l’absence de recherche, tout cela est encore notre recherche » Le traité de Bodhidharma, trad. B. Faure [2]
[2] L’absence de recherche au sein de la recherche, c’est aussi laisser du temps et de l’espace, à l’irrationnel et à la perception.

 

 

 

Dans le climat général occidental actuel ou règne la société de « la sur-consommation », [1] certaines personnes prennent plus ou moins conscience de la confusion qui se propage dans le monde, [2] plus particulièrement dans les pays dits « développés ». Comment en comprendre l’origine, et comment y remédier ? Déjà en 1971 deux articles de presse en relation avec nos cours de Yoga à L’Institut de Yoga de Tarbes, titraient : « Le Yoga remède à une civilisation malade » (La dépêche du midi novembre 1971) Depuis ces 49 années quasi écoulées, à différents niveaux : Sociétaux, humains, qualité de la vie quotidienne, pollutions etc. L’on ne peut pas dire, que dans de nombreux secteurs, les modes de Vie, se soient améliorées.

Nous n’avons pas la prétention de porter remède à toutes les difficultés que nous connaissons actuellement. Toutefois, à partir de repères obtenus par la pratique du Yoga, ce site propose d’attirer l’attention sur l’état actuel de notre humanité, et de prendre du recul afin de mieux évaluer notre situation [3] Reprenant cette phrase de David Le breton Anthropologue et sociologue [4], « Lorsque le monde nous échappe, il reste le Corps ». Compte tenu de la décroissance de la vitalité, de la perte de Conscience corporelle et de la relégation du « Primat de la biologie » [5], l’un de nos objectifs, est de revenir sur l’importance du Corps et de la « Corporalité ».

A partir du développement de la Conscience corporelle, La pratique du Yoga peut contribuer également d’une manière plus instinctive et perceptive, à développer distanciation et discrimination.

Cependant,  tout dépend du « type de Yoga » que nous pratiquons, Yoga d’exploration, ou yoga de consommation ?     Dans le paradis de « l’euphorie perpétuelle »[6] de la société occidentale actuelle, concernant entre autre le Yoga, prolifère dans les médias et dans les salles, un « Yoga fitness de consommation », Ainsi que diverses techniques « branchées » et médiatiques de méditation, comme la « pleine conscience » etc.. [7] Beaucoup de gens dans une addiction quasi systématique à la nouveauté , société des loisirs oblige,  [8] cèdent aux attraits promotionnels de ce ou de ces « Yogas tendance ».

Quelques personnes réellement motivées par la pratique du Yoga dans le respect de sa tradition souhaitent en faire un apprentissage adéquat permettant d’évoluer progressivement vers une pratique personnelle. Pour clarifier et les encourager à partir des éléments développés dans ce site, il est bon de resituer le Yoga. Des informations de base, sont précisées dans d’autres articles comme :  Présentation simplifiée du Yoga, « Notre Yoga » Vedanta ou Tantra ?Bhoga Yoga, et autres textes.

Tout en conservant l’une des définitions les plus courantes du mot Yoga : relier, unir, unifier, (de la racine ‘’Jug’’ joug), ce site souhaite attirer l’attention sur cette autre définition qui peut également découler de la première ;         Yoga : « S’engager totalement dans l’action que l’on mène » Avec comme supports : Empirisme et Pragmatisme.

Le YOGA est une voie de l’effort personnel, dans un processus d’exploration, en allant des ‘’Composantes’’ les plus grossières,  les plus évidentes de notre constitution, vers des plans ou des ‘’corps’’ « Koshas » les plus subtils. (Voir Les 5 Koshas.) La pratique du Yoga, peut effectivement, entre autres possibilités, nous permettre de découvrir des « points d’appuis » intérieurs, d’augmenter notre énergie, et améliorer notre santé. Elle peut aussi  nous permettre de prendre de l’altitude et de développer nos facultés de discrimination (Viveka)

La première étape concerne Le Corps Physique (Anna mayakosha), d’où toute l’importance de la Conscience corporelle, thème central explicité dans ce site. Les bases de référence concernant le Yoga sont puisées dans l’Ashtanga Yoga, (Extrait, et partie importante des Yoga sutras de Patanjali) Le Yoga aux huit membres (Ashta : 8, Angas : membres.) Indiquant toute la richesse de ce système complexe. Système à la fois organique (membres) et pyramidal (hiérarchique dans ces étapes)

La pratique du Yoga permet une prise de conscience de la Nature comme prolongement de notre Corps. Notre Corps Lui-même étant prolongement de la nature:  « Nous ne venons pas au monde » dit Alan Watts.  Nous en sortons, « Nous en émergeons » comme une branche pousse de L’arbre.  C. S.

 

[1] En particulier dans le monde occidental. Si une grande partie de l’humanité souffre de malnutrition et de produits basiques (Eau, électricité etc…) , le monde occidental, souffre entre autres…de pléthore (trop de tout) et de surconsommation surtout alimentaire.

[2] Exemple des « alternative facts » La double pensée : Aux Etats-Unis, Pour la psychologue Marilyn Wedge (site « Psychology Today ») il est possible d’opérer un rapprochement entre 1984 d’Orwell et les pratiques de Donald Trump. « Pour essayer de nous faire croire ce que lui et ses conseillers déclarent, plutôt que ce que nous disent nos propres yeux », estime-t-elle.  « Antidote » possible, se reporter à la dernière page de notre site : « La Sémantique générale de Korzybski » (Le mot n’est pas la chose, la carte n’est pas le territoire..) Rappelant que « la Sémantique générale de Korzybski » est l’une des grilles de lecture importante et un support de notre site.

[3] Pour pouvoir remédier à une difficulté, un obstacle etc… Encore faut-il commencer par en avoir conscience, et être en mesure d’évaluer la situation. Voir : Pascal Bruckner. « Misère de la prospérité » La religion marchande et ses ennemis. Mettre le « virtuel » (internet etc.) au service du réel, et non le contraire qui consiste  à utiliser le « virtuel » non pas pour augmenter la réalité, (comme il l’a été annoncé), mais qui ne fait qu’augmenter l’emprise du virtuel, dilue, et altère encore plus le réel. Exception faite toutefois, de certaines applications en médecine ou en chirurgie, ou dans l’industrie. Voir également : « Internet, l’inquiétante extase » Alain Finkielkraut.

[4] David Le breton : Université Marc Bloch de Strasbourg

[5] L’étude de la biologie, la science du vivant, n’a certainement jamais été aussi élaborée et aussi active qu’actuellement, avec de nouvelles techniques et des moyens scientifiques de plus en plus perfectionnés. Il ne s’agit pas d’opposer Science et Technologie, à l’expérience vivante du monde réel. Bien au contraire, mais science et technologie doivent être au service du Vivant, non limitées à une étude.  La notion de « Primat de la biologie », couvre et intègre un domaine plus général, au-delà des normes établies par les scientifiques. « Le Primat de la biologie », est ce qui devrait passer en premier : C’est à dire la conscience, la perception du vivant, pas seulement la science du Vivant.

[6] « L’Euphorie perpétuelle » autre titre et ouvrage de Pascal Bruckner.

[7] En matière de « conscience » dans nos pratiques , nous préférons parler de « présence » plutôt que de « pleine conscience ». La pleine conscience est plutôt un process, « un mouvement vers »… La présence (ou la pleine présence) un « état ». C’est une transposition de l’esprit Zen ou de la méditation Zen. (Car Si le Zen découle de la philosophie bouddhiste et du Yoga, l’apport du Zen et de « l’esprit Zen » dans nos pratiques de Yoga ajoute une synergie intéressante.) Zen vient du mot sanskrit « Dhyana » (méditation)  dans l’Ashtanga Yoga de Patanjali, l’un des derniers « Membres-étapes » pouvant amener à « Samadhi ».(8eme et ultime étape selon Patanjali)

[8]  Le loisir qui se veut distraction, a encore moins de sens que le travail. Arnold Keyserling, (le Dépassement de la conscience dialectique)  également favorisé, augmenté, par la mise de côté, la relégation de « l’expérience » classée trop souvent « Has been », au profit du culte prégnant de la nouveauté…

 

Gymnosophie et Yoga



 

                 Des Gymnosophistes, « Yogis Philosophes indiens », accompagnaient Alexandre le Grand.

 

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Diogène l’un des philosophes « cyniques ».

 

 

Dans nos démocraties plus larmoyantes [1] que clairvoyantes, et à « géométrie variable », Si la real politique, reprend parfois le dessus, souvent plus à raison qu’à tort, La puissance médiatique, Le média : (La forme), faire « du Tweet », « du Facebook », donc du « buzz », prévaut sur le contenu (Le fond) et développe la dématérialisation des relations humaines. Chaque parole peut être récupérée. Extraite du contexte ou elle a été prononcée ou transcrite, elle a tôt fait de déclencher une tempête médiatique. « Relookée », et récupérée par les uns ou les autres elle sera facilement orientée dans le sens qui arrange celui qui l’utilise [2]. Dans la société du spectacle, l’essentiel est avant tout d’exister dans les médias.

Beaucoup d’entre nous se disent saturés par « le tapage médiatique » et  « L’Hystérisasion » quasi systématique pour une cause ou une autre. Cependant, dans l’autre sens, prendre une attitude de repli, vivre dans un climat décérébré [3] et de bienséance contenue,  risque à la longue de nous condamner à ne plus pouvoir tenir que des propos « lisses » et convenus, à ne plus parler que du temps qu’il fait, ou à ne plus échanger que des banalités !   C.S

 

Cave Canem !      

« Le mot chien, ne mord pas. Le plus beau commentaire sur l’eau fraîche ne désaltère pas. Mais si l’on sait où est le chien et où se trouve la source, on peut aller se désaltérer en s’écartant des crocs menaçants. »

 

Introductions Gymnosophistes

Le Gymnosophiste, le Yogi philosophe est nu. Il voisine avec L’homme au tonneau, Le Philosophe « cynique » Diogène.  Il va hardiment, joyeusement à l’essentiel.

Il est un chercheur de vérité. Il dit bas les masques et sait rire de lui-même. Sa pédagogie est concrète, adéquate, percutante ! Si nécessaire, elle peut être parfois « mordante ».

Si il a une écoute et une totale attention à l’autre,  Sa réponse adaptée à l’interlocuteur et aux circonstances, est sans concession. Vivant essentiellement dans Le ressenti, il est maître en Corporéité. Il perçoit, il ressent, donc il est!

Ignorant le politiquement correct. Loin des enjolivures et de l’académisme institutionnel il rit de la bienséance narcissique des maîtres à penser télégéniques. Cynique contemporain il ne ricane point. Son rire est corporel, viscéral, éclatant, jubilatoire… [4]  : « Le Corps que l’on est ! »

C.S

 

Diogène cherchant un hommeDiogène cherchant un homme – Van Everdingen

 

Les Cyniques contemporains…

Mais aujourd’hui, les cyniques sont partout : à la télévision, dans les soirées mondaines, dans les sphères de la politique ‘’bling-bling’’ ou du capitalisme sauvage. Mais attention : le cynique contemporain, indifférent à la morale et fasciné par la réussite, n’est qu’une caricature du philosophe cynique de l’Antiquité. Ce dernier, en effet, adopte un mode de vie ascétique et se signale par un anticonformisme permanent.

Le plus célèbre, Diogène, heurte les valeurs et brise les tabous de la civilisation grecque au nom de la liberté individuelle et d’une existence conforme à la nature. Dormant dans une amphore, équipé seulement d’un bâton, d’une besace et d’un manteau, il mange et se masturbe en public, et il dit rechercher en vain des hommes véritables autour de lui…  Dans son sillage, les cyniques sont ceux par qui le scandale arrive, d’Athènes à Rome. Mais, s’ils usent de la subversion, c’est comme d’un antidote, afin de guérir l’humanité des apparences trompeuses et de la guider sur la voie de l’autarcie et du bonheur. Il est donc urgent de (Re) découvrir le cynisme antique pour s’affranchir du cynisme ambiant.  (Extrait de Philosophie Magazine.)

 

 

Un grand patron, « cynique » contemporain(Dans le sens noble du terme, non dans le sens décrié ci-dessus dans la revue philosophie  magazine.) Ancien Président de TOTAL, Le regretté Christophe de Margerie, mis en garde à vue, menotté, conduit au bout d’une laisse, se mit à aboyer. « Je cesserais d’aboyer, lorsque vous arrêterez de me traiter comme un chien ». Les policiers surpris de cette réaction inattendue, l’on détaché… (Affaire pétrole contre nourriture 2005/2007 …) Christophe de Margerie est finalement et définitivement blanchi le 8 juillet 2013. Près de 7 ans après avoir été mis en examen.

 

[1] Comme peut l’être la différence entre « Le compassionnel ». et la Compassion. (Un évènement, un fait isolé, facilement sorti de son contexte, sur lequel on focalise, peut déclencher des vagues de larmoiements de masse inconsidérées, et altère l’appréciation de la réalité. La Compassion est tout autre chose.) tout ceci encore augmenté et altéré, par le « Complexe de culpabilité » quasi permanent de l’occident Judéo-Chrétien…

[2] « Les calomniateurs sont comme le feu qui attaque le bois vert sans pouvoir le bruler » disait Voltaire. A l’époque de Voltaire, la puissance médiatique n’était pas celle que nous connaissons maintenant.  La vie se déroulait « dans le temps long » non dans le « Court termisme actuel ».

[3] Histoire de la grenouille chauffée. Olivier Clerc 

[4] Pour ce qui est « du jubilatoire » et des philosophes cyniques : Voir  Michel Onfray

 

Histoire de la grenouille chauffée et… YOGA

SOMMES-NOUS DEJA A MOITIE « CUITS » ?

Olivier Clerc

 

Olivier Clerc, écrivain et philosophe, a écrit et envoyé un petit conte d’une grande richesse d’enseignement. Il s’agit du principe de la grenouille chauffée.  » Imaginez une marmite remplie d’eau froide dans laquelle nage tranquillement une grenouille. Le feu est allumé sous la marmite, l’eau chauffe doucement. Elle est bientôt tiède. La grenouille trouve cela plutôt agréable et continue à  nager.

La température continue à grimper. L’eau est maintenant chaude. C’est  un  peu plus que n’apprécie la grenouille, ça la fatigue un peu, mais elle ne  s’affole pas pour autant. L’eau est cette fois vraiment chaude. La  grenouille commence à trouver cela désagréable, mais elle s’est affaiblie, alors elle supporte et ne fait  rien.

La température continue à monter jusqu’au moment où la grenouille  va  tout simplement finir par cuire et mourir. Si la même grenouille avait été plongée directement dans l’eau à 50°,  elle aurait immédiatement donné le coup de patte adéquat qui l’aurait éjectée aussitôt de la marmite.

Cette expérience montre que, lorsqu’un changement s’effectue d’une  manière suffisamment lente, il échappe à la conscience et ne suscite la plupart  du temps aucune réaction, aucune opposition, aucune révolte « . Si nous regardons ce qui se passe dans notre société depuis quelques  décennies, nous subissons une lente dérive à laquelle nous nous habituons. Des tas de choses qui nous auraient horrifiés il y a 20, 30  ou 40 ans, ont été peu à peu banalisées, édulcorées, et nous dérangent mollement à ce  jour, ou laissent carrément indifférents la plupart des gens. [1]

AU NOM DU PROGRÈS et de la science, les pires atteintes aux libertés  individuelles, à la dignité du vivant, à l’intégrité de la nature, à la beauté et au bonheur de vivre, s’effectuent lentement et inexorablement  avec la complicité constante des victimes, ignorantes ou démunies. Les noirs tableaux annoncés pour l’avenir, au lieu de susciter des réactions et des mesures préventives, ne font que préparer  psychologiquement le peuple à accepter des conditions de vie décadentes, voire DRAMATIQUE.
Le GAVAGE PERMANENT d’informations de la part des média sature les  cerveaux qui n’arrivent plus à faire la part des choses… Lorsque j’ai annoncé ces choses pour la première fois, c’était pour demain. Là, C’EST POUR AUJOURD’HUI. Alors si vous n’êtes pas, comme la grenouille, déjà à moitié cuits,  donnez le coup de patte salutaire avant qu’il ne soit trop tard « .

SOMMES-NOUS DEJA A MOITIÉ « CUITS » ?

 

La pratique du YOGA, pourrait être ce coup de patte salutaire, pour éviter ‘’La cuisson’’…   C.S

 

Commentaire :   

Notre conscience s’aiguise et se nourrit par les contrastes.Elle s’endort par L’habitude et la répétition (qui engendre l’habitude.) Trop d’infos noient et tuent l’info et entraînent saturation et illisibilité du monde dans Lequel nous vivons.

      

[1] C’est entre autres le cas de L’écologie. Nécessité de passer de la théorisation de l’écologie, au développement de la sensibilité écologique. 

 

 

Présentation simplifiée du YOGA

 

« Concernant la pratique du Yoga, plus particulièrement pour les moments d’assises, (mais pas seulement) mieux vaut mobilité et activité Consciente, qu’assises somnolentes ou « rêvasseries » statiques… »  C.S (pour un yoga dynamique). 

 

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Le Yoga [1]

Discipline millénaire, alliant exercices physiques et mentaux, Yoga signifie : relier, unifier, joindre. Il peut être pratiqué par tous quel que soit l’âge. Basé sur un ensemble de postures, sur la respiration et la relaxation, Il contribue au dynamisme et à la santé physique et mentale.

Les postures, tout en respectant le fonctionnement naturel du corps humain, le stimulent et le fortifient. Associées à des exercices respiratoires et à une attention particulière, elles ont pour effet d’assouplir la colonne vertébrale et les articulations, tout en exerçant le système musculaire.

Elles ont également un effet bénéfique sur les glandes et les organes, et elles harmonisent la circulation des énergies. Dans notre forme de YOGA, l’association corps-souffle-conscience joue un rôle particulier. Les postures s’assimilent en apprenant à relâcher les raideurs et les tensions.

En synchronisant les étirements et la respiration, on rend disponibles d’importantes ressources en énergie. Pratiquer le Yoga, c’est travailler avec son corps, en acceptant ses blocages et ses raideurs, non contre lui. En résumé, dans le type de Yoga dynamique que nous pratiquons :

La respiration consciente et contrôlée, recharge le corps en oxygène et en énergie, calme et stabilise nos émotions. Elle peut être aussi une voie d’accès vers l’exploration de notre monde intérieur.

La relaxation et les exercices respiratoires qui peuvent y être associés, réduisent le stress, et développent l’harmonie avec nous-mêmes. En dissipant les tensions accumulées, ils permettent d’accéder à une détente réelle et profonde.

La concentration est une faculté essentielle pour notre vie quotidienne. Disposer d’une bonne capacité d’attention permet de réaliser des actions à la fois qualitatives et quantitatives dans un temps réduit. Le Yoga, apprend à mieux être à l’écoute de notre corps et de notre intériorité, et à mieux évaluer nos besoins réels. Pratiqué régulièrement, il développe une sensation générale de bien-être, une évolution personnelle vers la connaissance de soi, et la confiance en soi.

 

 

 

[1] Autre définition du Yoga : « Le sentier du juste milieu » (Madhyamapratipad) pouvant également signifier : découverte et pratique de la « juste tension »  C’est à dire : ni trop tendu, ni sans tension suffisante, sur divers plans musculaire, respiratoire, mental. etc…  Ceci pouvant être également transposable au niveau relationnel et dans diverses situations. Retour au poème pédagogique de Rabindranath Tagore – « Pourquoi »..

 

 

BHOGA YOGA

BHOGA YOGA ®

« Jouir du monde serait, dit-on, interdit au yogi et celui qui en jouit serait inapte au yoga. Dans la voie supérieure du tantrisme Kaula on pratique simultanément bhoga et yoga (jouissance et discipline).                                               Kulürgava Tantra, II-23. Ainsi est consommée l’éternelle union de Shiva et de Shakti. »

 

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      Pour qui ne jouit pas intensément des mondes  sensibles, A quoi  bon communiquer la connaissance parfaite. Maha siddha Saraha. Yogi tantrique fin du VIIIème siècle

 

« C’est pourquoi ces deux aspects sont dit YOGA, contrôle. Et BHOGA, jouissance. BHOGA est l’expérience qui mène à la libération (BHOGAPAVARGARTHAM, l’expérience afin d’être libéré), les organes sensoriels participent au côté objectif de la manifestation à travers la nature (Prakriti). »

Patanjali, Yoga Sutra Aphorismes II Sadhana pada 18

 

Bhoga Yoga ® est un Yoga dynamique, et un Yoga de l’effort agréable.

Par un apprentissage adéquat de techniques et de pratiques appropriées, il permet dans un premier temps,      d’intégrer son corps pour un mieux vivre dans le quotidien. Evoluant ensuite dans la pratique du YOGA, augmenter notre énergie[1], aiguiser notre conscience, et développer la connaissance de soi. C.S                                               

 

 

[1] Diverses sources et niveaux d’énergie.

Notre YOGA : Vedanta ou Tantra ?

« Notre » YOGA

Vedanta ou Tantra ?

Lorsque j’ai commencé à m’intéresser au Yoga à la fin des années 50, j’ai lu et étudié entre autres textes concernant le Yoga, la plupart des livres de Vivekananda l’un des premiers promoteurs de L’Indouisme, de l’Advaita-Vedanta et des principaux Yogas (Raja-Karma-Bhakti et JnanaYoga…) en Occident (en particulier aux Etats Unis) Plus tard, ce fut une première rencontre avec Vishnudevananda, et un apprentissage avec divers maîtres Indiens et occidentaux de Yoga.  Plus particulièrement Swami Venkatesananda. Ces maîtres Indiens de Yoga étaient également des moines (swāmī) diffusant la doctrine et la philosophie du Vedanta. Quelques années plus tard, avec Yogiraj Bua, Desikachar et ses plus proches élèves, j’ai découvert d’autres formes de Yoga plus adéquates et plus adaptées à notre époque mais toujours dans le respect de la tradition.

Parallèlement à mon parcours YOGA, Pratique du Zazen (Méditation du zen Soto) avec Taisen Deshimaru Sensei, Etude du bouddhisme zen et collaboration avec Robert Linssen (Bouddhisme Zen et Yoga.) stages avec K. Von Durckheim.

 

Différences entre Vedanta et Tantra :  

Pour le Vedanta, d’une façon simplifiée, le monde dans lequel nous vivons est une illusion (Maya).                         C’est par le retrait du monde que nous pouvons accéder à « la réalisation de soi » et à la plénitude spirituelle.           Pour le Tantra, il ne s’agit pas de s’isoler ou de rejeter le monde dans lequel nous vivons, c’est par l’acceptation de ce monde que nous pouvons accéder à une réalisation spirituelle. Pour le Tantra (Tantra signifie techniques) ce monde dans lequel nous vivons est réel, mais… Changeant. Au lieu de refuser les plaisirs de ce monde, ceux-ci peuvent être utilisés d’une certaine manière avec des comportements et des techniques appropriées. Qu’il s’agisse par exemple de la nourriture, de l’usage du vin, ou de la sexualité. [1] D’où « Bhoga-Yoga » ( Jouissance et Discipline) que nous avons précisé et développé à partir de textes anciens de la tradition, cités en  référence.

Le Tantrisme

Le Tantrisme est une voie difficile [2], voire périlleuse. L’expression consacrée « Chevaucher le tigre » est édifiante. C’est aussi toute La différence entre l’ivrogne et le connaisseur-dégustateur de bons vins ! [3]   Par une utilisation particulière de plaisirs pouvant être générateurs d’énergie, « avec circonspection et discernement », et leur dépassement [4]  nous pouvons nous réaliser pleinement. (Mukhti)

Nous ne rejetons aucunement les connaissances et la philosophie du Vedanta (exposée ici d’une façon sommaire) qui sont importantes, mais nous pouvons effectuer nos pratiques et notre recherche en Yoga dans l’esprit des Tantras, en les intégrant dans notre Vie.

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[1] « L’érotisme divinisé » – A. Daniélou. « Le Tantrisme » -Julius Evola.

[2]« Un jouisseur avisé, doit être capable d’ascétisme » – Alan Watts. Voir également le thème de l’ascète et du jouisseur développé dans le très beau roman d’Hermann Hesse « Narcisse et Goldmund » …

[3] Selon la tradition, Dionysos dieu de la vigne et du vin mis son cep de vigne dans trois os. Un os d’oiseau, un os de Lion, et dans un os d’âne.. Décrivant ainsi 3 étapes successives de l’ivresse alcoolique. La légèreté de l’oiseau, la force et la hardiesse du Lion. Pour finir, abusant de la boisson, dans la lourdeur et la stupidité de l’os d’âne.

[4] Le Vijnana Bhairava »- Lilian. Silburn. et :  « Shiva et Dionysos » – A. Daniélou

 

 

 

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Dionysos assis sur une panthèremosaïque du IVe siècle av. J.-C.

Giono, La Danse du Cerf, et YOGA

 

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La Danse du Cerf, une forme de chamanisme chez Giono  [1] et  « la Géopoétique » [2]

« Alors le Cerf dansa pour lui-même. Il était sur une lande nue. Il se sentait triste en se souvenant du cheval. Il levait les jambes l’une après l’autre. Il baissait la tête, il la relevait. Il éternuait. Il était triste, la lande nue, le printemps,

Pas de femelles, le cheval, le vieil homme, le jeune homme qui arrosait. Il dansa le vieil homme, il dansa le jeune homme aux yeux paisibles.

Il dansa le cheval malheureux et le cerf malheureux. Il dansa la lande. Il dansa son désir de printemps. Il dansa la brume et le ciel.

Il dansa toutes les odeurs, et tout ce qu’il voyait, et tout ce qui était sensible à ses Yeux et ses oreilles, à ses narines et à sa peau.

Il dansa le monde qui était ainsi entré en lui. Il dansa ce qu’il aurait dansé s’il avait été joyeux, et il redevint joyeux. »

Jean  Giono  (Que ma joie demeure. (P95-96))

 

 

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Cernunnos dieu cerf dans la mythologie celtique

 

 

 

[1] Jean Giono était dans une communion si intime avec la nature, et dans une qualité de perception si profonde du monde, que l’on peut retrouver au fil de ses œuvres, une forme de chamanisme. Les liens entre Chamanisme et Yoga sont importants. Voir Les ouvrages de Mircéa Eliade sur le Yoga et le chamanisme. Concernant le chamanisme, voir également : « La Danse du chamane sur le glacier »- Kenneth White.

 

[2] La GEOPOETIQUE fondée par K. White, extrait : « La Géopoétique est une théorie-pratique transdisciplinaire applicable à tous les domaines de la vie et de la recherche, qui a pour but de rétablir et d’enrichir le rapport Homme-Terre depuis longtemps rompu, avec les conséquences que l’on sait sur les plans écologique, psychologique et intellectuel, développant ainsi de nouvelles perspectives existentielles dans un monde refondé. Site internet : http://www.kennethwhite.org/geopoetique/

 

 

Danse et Yoga

 

Danse et Yoga

Relations Yoga Danse.

Dans la mythologie indienne, Shiva Natarâja est à la fois «Le seigneur de la danse » et Le créateur du Yoga.               Ce lien n’est pas fortuit. En effet, loin de l’image stéréotypée relaxatoire, statique ou « mystico repli sur soi »,  que certaines formes de yoga ont acquis dans nos sociétés occidentales, Le yoga dynamique que nous enseignons issu principalement de l’Inde du sud, doit aussi favoriser l’expression au même titre que la Danse et le chant tels qu’ils étaient vécus à l’origine. Danser et chanter, sont d’abord des actes physiologiques dont notre corps a besoin, à travers lesquels peuvent également s’exprimer joies et souffrances. (Les extérioriser en les dansant.)

Or cet aspect naturel, spontané, cède maintenant le pas, après le « corps image » enfermé dans des « carcans académiques » et voué à la figuration, à un discours complexe, de plus en plus cérébral dans bon nombre de formes de danse contemporaine. D’autres que nous, dans les recherches qu’ils ont pu mener sur les origines et l’évolution de la danse, assez souvent d’ailleurs par réaction au courant académique classique, [1] sont déjà allés dans ce sens en puisant comme chez Martha Graham dans les traditions des Indiens d’Amérique, ou comme Merce Cunningham [2], John Cage et Maurice Béjart dans la tradition du bouddhisme zen qui est liée au yoga. C’est aussi dans le sens et le courant de ces grands précurseurs que nous voulons évoluer. [3]

Notre démarche en yoga et l’apport du yoga à la danse sont susceptibles de changer le contenu corporel de la danse. Le corps pouvant être alors vraiment véhicule des tonalités les plus riches et des énergies les plus fondamentales, pour que s’établisse une relation vivante, sensuelle du danseur avec le monde énergie qui l’entoure, et avec le public.

C.S

 

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[1] Mis à part certains enseignements de Danse Classique pouvant conduire à des « Carcans »,  Je considère la Danse Classique comme une grammaire corporelle essentielle qui donne des bases et des repères incontournables

[2] L’espace n’est pas une ligne mais un champs (Merce Cunningham)

[3] Introduction à la création du département Danse juin 84. Université de Toulouse Le Mirail (UTM) Devenue récemment Université Toulouse Jean Jaurès.